Stratégie en matière de violence familiale

Au sujet de la Stratégie

La Stratégie en matière de violence familiale d’Aide juridique Ontario vise à renforcer la capacité des avocats,

du personnel de première ligne et des cadres à mieux servir les clients qui ont vécu une situation de violence familiale.

Contents

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Déconstruire le mythe sur le genre et la violence familiale

Avertissement : Ce billet contient des descriptions de situations violentes.

Pour bâtir sa Stratégie en matière de violence familiale, AJO s’est attachée à examiner les services qu’elle offre du point de vue du client touché par la violence familiale.

Ce billet entre dans le cadre d’une série explorant les besoins juridiques des clients touchés par la violence familiale.

À la fin de l’année dernière, Aide juridique Ontario (AJO) a débuté une formation obligatoire de sensibilisation à la violence familiale afin de transmettre à son personnel les connaissances fondamentales qui permettent de reconnaitre les signes précurseurs potentiels de la violence et les précautions à prendre avec les conseils juridiques pour que les clients ne soient pas exposés à un danger encore plus grand.

Étendre la formation en sensibilisation à la violence familiale pour le personnel d’AJO

AJO a fait appel à Luke’s Place, un centre voué exclusivement à améliorer la sécurité et l’expérience des femmes violentées et de leurs enfants pendant leur progression dans les procédures du droit de la famille. Pour mener ces séances de formation, AJO a fait venir Pamela Cross, avocate de renom réputée pour son expertise sur les questions de droit de la famille et la façon dont ces dernières sont liées à la violence faite contre les femmes.

En formant son personnel, AJO cherche à lui transmettre les connaissances fondamentales pour déceler les signes précurseurs potentiels de la violence familiale.

Un mythe courant

Durant nos séances de formation, les mythes et idées préconçues que les personnes ont sur les victimes et les agresseurs ont fait l’objet d’un grand nombre de discussions entre les membres du personnel. Un des mythes les plus couramment répandus est qu’il est « facile » de déterminer ce à quoi ressemble une victime de violence familiale.

Il est arrivé trop souvent que certains d’entre nous décrivent automatiquement cette personne comme étant une femme. Nous sommes également enclins à l’imaginer en tant que cisgenre – à savoir que son identité sexuelle reflète celle qu’elle a reçue à la naissance. Mais les recoupements entre sexe et violence familiale sont bien plus complexes que cela.

Même si environ 90 pour cent des clients d’AJO qui déclarent être touchés par la violence familiale sont des femmes, AJO fournit des services à toutes les personnes, sans distinction d’identité sexuelle. Il est évident que, quelle que soit son identité sexuelle, une personne peut être victime de violence de la part de son partenaire dans le cadre d’une relation entre personnes de même sexe et que les hommes peuvent aussi être victimes de violence de la part de leur partenaire féminine. La violence familiale peut toucher n’importe qui, quelle que soit son identité sexuelle, et elle n’est pas le fait exclusif d’un sexe en particulier.

Ce qui doit être retenu

La violence familiale est un terme générique utilisé pour décrire la violence qui a lieu au sein d’une famille. La plupart des personnes associe automatiquement la violence familiale avec la violence envers un partenaire intime, mais la violence familiale comprend d’autres types de violence comme la violence à l’égard des enfants, la violence envers les personnes âgées et la violence dans le cadre d’une relation de prestation de soins. La violence familiale peut prendre une forme physique, affective et psychologique, sexuelle, financière et comprend également le harcèlement et les homicides familiaux.

Bien qu’il y ait de nombreux types de violence familiale, le fait est que les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’être touchées par les formes les plus graves de cette violence.

Dans un rapport de Statistique Canada de 1999, il a été constaté que « … la violence subie par les femmes a tendance à être plus grave (p. ex. elles sont battues, étranglées ou agressées sexuellement) et répétitive que celle subie par les hommes violentés [et que] les femmes sont trois fois plus susceptibles que les hommes d’être blessées en raison de la violence conjugale, cinq fois plus susceptible de nécessiter des soins médicaux et trois fois plus susceptibles de craindre pour leur vie que les hommes. »

Dans 83 pour cent des cas de violence familiale signalés à la police, cette violence était dirigée contre des femmes — et cette tendance se répète dans chaque province et territoire à travers le pays. Il est aussi important de noter qu’environ la moitié de toutes les femmes victimes d’homicide au Canada ont été tuées par un partenaire intime actuel ou passé. À titre de comparaison, sept pour cent des hommes victimes d’homicide ont été tués par leur partenaire intime.

Même si les statistiques au sujet des personnes transgenres et leur expérience de la violence familiale au Canada sont plus difficiles à établir, ces dernières sont néanmoins aussi touchées par la violence familiale. De plus les victimes de violences familiales transgenres qui cherchent de l’aide peuvent se voir refuser l’accès aux refuges qui servent les personnes du sexe auxquelles elles s’identifient, et font souvent face à d’autres obstacles concernant l’accès à des services de soutien qui prennent l’identité sexuelle en compte.

Quant au soutien des clients victimes de violence familiale dans le système de justice criminelle, ce n’est que cette année que l’Ontario a instauré une nouvelle politique qui reconnaît l’identité sexuelle et l’expression de l’identité des personnes trans dans les établissements correctionnels provinciaux. Ce n’est pas encore une réalité partout au Canada.

Comment vous pouvez aider AJO à améliorer ses services

Dans son document de travail intitulé Élaboration d’une stratégie en matière de violence familiale, AJO reconnait avoir mis l’accent sur la violence de la part d’un partenaire intime. Pourtant, AJO précise bien qu’une analyse comparative entre les sexes est nécessaire pour identifier correctement les différents risques auxquels les hommes et les femmes sont confrontés.

C’est la raison pour laquelle le processus de consultation est si important : AJO a besoin des renseignements précieux que peuvent lui apporter les personnes qui ont vécu une situation de violence familiale et les personnes qui travaillent en première ligne pour aider les victimes. Nous vous invitons à nous faire part de vos expériences pour que nous puissions élaborer une stratégie pour étendre et améliorer les services d’aide juridique.

Vos questions et vos commentaires sont les bienvenus. Veuillez nous écrire à dvs@lao.on.ca.